France, 12 Juillet 1998,
23h.
L’équipe de France de football vient juste de remporter sa première finale de Coupe du Monde face au Brésil !
J’ai 12 ans, et dehors c’est la folie ! Les gens sont fous, crient, chantent, s’embrassent et s’enlacent.
Jamais depuis la fin de la guerre, les français n’avaient été aussi euphoriques, ensemble !
Blancs, noirs, jaunes, marrons, chrétiens, musulmans, juifs, bouddhistes... La France « Black-Blanc-Beurre » naquit officiellement ce soir là !
L’équipe de France de football vient juste de remporter sa première finale de Coupe du Monde face au Brésil !
J’ai 12 ans, et dehors c’est la folie ! Les gens sont fous, crient, chantent, s’embrassent et s’enlacent.
Jamais depuis la fin de la guerre, les français n’avaient été aussi euphoriques, ensemble !
Blancs, noirs, jaunes, marrons, chrétiens, musulmans, juifs, bouddhistes... La France « Black-Blanc-Beurre » naquit officiellement ce soir là !
Pendants des jours, des
semaines, des mois, les gens souriaient, dansaient, chantaient. Ils n’avaient
pas moins de problèmes qu’aujourd’hui, mais la joie de partager un évènement
aussi important en commun, c’était comme partager tous ses soucis, pour mieux
les alléger.
Etre heureux en France - ensemble - c’est possible, la preuve (et on n’a pas attendu la pub de merde de TF1 pour ça...).
Etre heureux en France - ensemble - c’est possible, la preuve (et on n’a pas attendu la pub de merde de TF1 pour ça...).
AUJOURD'HUI, DANS LA RUBRIQUE "J'AI TESTE POUR VOUS", J'AI TESTE POUR VOUS: QU'EST-CE QU'ON A FAIT AU BON DIEU !
Malheureusement, depuis
2002 environ (la Coupe du monde ratée en Asie, l’arrivée de l’€uro, tiens),
l’euphorie des français est bien retombée...
L’économie, la corruption, la santé, la pollution... Si le moral descend toujours plus bas, il y’a une chose qui elle, n’arrête plus de monter, le racisme !
L’économie, la corruption, la santé, la pollution... Si le moral descend toujours plus bas, il y’a une chose qui elle, n’arrête plus de monter, le racisme !
Oh OUI oh OUI! Enfin No hein NO NO NO! |
C’est marrant, dès qu’on parle du racisme on n’entend
plus personne ! Par contre, derrière l’isoloir, la monté des
extrêmes est de plus en plus rapide, les dirigeants d’entreprises de plus en
plus sélectifs et les discriminations de plus en plus camouflées !
Peur de l’Islam, antisémitisme, stigmatisation des roms, noirs quasi invisibles dans les médias...
Vous savez, je pense que quand on regarde ses défauts en face, il n’y a que deux façons de les traiter : soit on les déteste et on est pris de haine et de dégoût (et on sait où cela mène), soit on s’autodérisionne (je dépose l’expression) et donc on en rit !
Et je sais de quoi je parle !
A juste titre (oh non, il va raconter sa vie...), j’ai grandi dans une cité du 93. J’ai étudié dans des écoles, collèges et lycées du 93. J’ai vécu mes premières joies, mes premières peines, mes premières peurs et mes premiers rires, dans le 93 !
Peur de l’Islam, antisémitisme, stigmatisation des roms, noirs quasi invisibles dans les médias...
Vous savez, je pense que quand on regarde ses défauts en face, il n’y a que deux façons de les traiter : soit on les déteste et on est pris de haine et de dégoût (et on sait où cela mène), soit on s’autodérisionne (je dépose l’expression) et donc on en rit !
Et je sais de quoi je parle !
A juste titre (oh non, il va raconter sa vie...), j’ai grandi dans une cité du 93. J’ai étudié dans des écoles, collèges et lycées du 93. J’ai vécu mes premières joies, mes premières peines, mes premières peurs et mes premiers rires, dans le 93 !
Ici, les
« défauts » on en a plus qu’ailleurs. Ces
« défauts » sont noirs, jaunes, marrons, ils s’appellent Mohamed,
Mamadou, Chang... Pourtant c’est avec eux que j’ai grandi, c’est avec ces
« défauts » que moi, mi-blanc/mi-arabe, j’ai trouvé mon équilibre, ma
force ma rage de réussir. C’est avec ces « défauts », l’humour,
et la philosophie de vie qu’on a ici que j’ai la certitude de ce que signifie
réellement être français, et ce même « d’origine » !
Tout ça pour dire qu’au final, les histoires de racisme, y’en a ras la kipa, surtout lorsque l'on voit qu’on vit en quasi harmonie par chez moi...
Bref, je sais qu’on est ici (sur AJTPV) pour rigoler, mais le film qu’aujourd’hui, j’ai testé pour vous tente de nous rappeler que 98, c’est pas si loin et ce, de la plus belle des manières...
Tout ça pour dire qu’au final, les histoires de racisme, y’en a ras la kipa, surtout lorsque l'on voit qu’on vit en quasi harmonie par chez moi...
Bref, je sais qu’on est ici (sur AJTPV) pour rigoler, mais le film qu’aujourd’hui, j’ai testé pour vous tente de nous rappeler que 98, c’est pas si loin et ce, de la plus belle des manières...
Putain mais cette équipe a gagné la Coupe du Monde avec Stéphane Guivarc'h |
(Allez, maintenant, place à la détente)
« Qu’est-ce qu’on a
fait au bon Dieu » (« QFBD », c’est plus simple), c’est
l’histoire de Claude Verneuil, un père de famille bien franchouillard, qui voit
au fil des années trois de ses quatre filles se marier respectivement avec un
chinois, un arabe et un juif.
Evidemment, ce bon vieux Claude n’à jamais rêvé d’une famille aussi « colorée », mais il fait avec car ces filles sont heureuses et au final, c’est tout ce qui compte !
Sauf que le jour où Laura, la dernière, lui ramène un noir à la maison, c’est la goutte de Coca qui fait déborder le verre, et ce, pour notre plus grand bonheur !
Evidemment, ce bon vieux Claude n’à jamais rêvé d’une famille aussi « colorée », mais il fait avec car ces filles sont heureuses et au final, c’est tout ce qui compte !
Sauf que le jour où Laura, la dernière, lui ramène un noir à la maison, c’est la goutte de Coca qui fait déborder le verre, et ce, pour notre plus grand bonheur !
"RAMDOULILA!" |
Ce film est donc une
comédie « bien de chez nous » comme on les aime
tant !
Des acteurs qu’on connaît tous et qu’on adore, des vannes bien ficelées, beaucoup de second degré, un soupçon d’impro et beaucoup de vérité !
Des acteurs qu’on connaît tous et qu’on adore, des vannes bien ficelées, beaucoup de second degré, un soupçon d’impro et beaucoup de vérité !
L’histoire tourne
principalement autour du personnage de Laura et de son copain, Charles,
l’ivoirien.
Dès le moment où elle annonce la couleur (c’est le cas de le dire) et ce, jusqu’à la rencontre entre Claude et André, les pères respectifs des deux amoureux, les vannes sur les races, les religions et les coutumes fusent pour notre plus grand plaisir. Surtout que l’un comme l’autre (les deux pères) sont tout aussi racistes !
De plus, le duo Lauby/Clavier en parents dépassés vous arrachera des larmes de rire !
Personnellement, j’avais une certaine appréhension en allant voir « QFBD ».
Je me suis dit : « bon, encore un film qui va jouer sur le racisme, encore un film plein de clichés, encore une tentative de comédie française communautaire qui va se planter ! »
Et pourtant, le film est pour moi une réussite, il est drôle, juste et bien écrit. La majeure partie des dialogues est faite d’impros et quand on sait qu’à la base, Christian Clavier (Le Splendid), Chantal Lauby (Les Nuls), Medi Sadoun (Les Kaïras) et qu’Ary Abittan, Frederic Chau et Noom Diawara (Jamel Comedy Club), sont tous des humoristes confirmés, je vous laisse imaginer la qualité des vannes !
Alors oui, les blagues et les situations sont téléphonées. Oui, on n’a pas vraiment de surprise sur les chutes des vannes, oui, on sait au final comment ça commence et comment ça se termine... (même si certaines scènes sont à pleurer de rire comme la session Skype ou le chant de la Marseillaise !)
Mais ce film a réussi à créer un truc. Un truc magique même : il rassemble !
Dès le moment où elle annonce la couleur (c’est le cas de le dire) et ce, jusqu’à la rencontre entre Claude et André, les pères respectifs des deux amoureux, les vannes sur les races, les religions et les coutumes fusent pour notre plus grand plaisir. Surtout que l’un comme l’autre (les deux pères) sont tout aussi racistes !
De plus, le duo Lauby/Clavier en parents dépassés vous arrachera des larmes de rire !
"Quoi? J'ai un point noir sur la figure?" |
Personnellement, j’avais une certaine appréhension en allant voir « QFBD ».
Je me suis dit : « bon, encore un film qui va jouer sur le racisme, encore un film plein de clichés, encore une tentative de comédie française communautaire qui va se planter ! »
Et pourtant, le film est pour moi une réussite, il est drôle, juste et bien écrit. La majeure partie des dialogues est faite d’impros et quand on sait qu’à la base, Christian Clavier (Le Splendid), Chantal Lauby (Les Nuls), Medi Sadoun (Les Kaïras) et qu’Ary Abittan, Frederic Chau et Noom Diawara (Jamel Comedy Club), sont tous des humoristes confirmés, je vous laisse imaginer la qualité des vannes !
Alors oui, les blagues et les situations sont téléphonées. Oui, on n’a pas vraiment de surprise sur les chutes des vannes, oui, on sait au final comment ça commence et comment ça se termine... (même si certaines scènes sont à pleurer de rire comme la session Skype ou le chant de la Marseillaise !)
Mais ce film a réussi à créer un truc. Un truc magique même : il rassemble !
Merci. |
Dans la salle de cinéma, il y avait des blancs, des noirs, des arabes, des asiat’ et tout un arc-en-ciel de couleurs !
Dans la salle de cinéma, il y avait des rires, des applaudissements, des commentaires des échanges...
Dans la salle de cinéma, il y avait moi, le Stade de France et Zidane...
Dans la salle de cinéma, pendant 1h30, on était en 1998, et la France venait de remporter sa première Coupe du Monde, encore une fois...
Bande annonce! |