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LA CORDE

Avant de tourner des pubs pour la nouvelle Citroën DS3 Black édition, (en bonus ici, et merci Citroën de me verser mon chèque)
Alfred Hitchcock à fait quelques petits trucs dans sa vie assez intéressants pour l'avoir conduit aux sommets qu'est la pub télé pour voitures...
Bah oui vous croyez quoi, que c'est donné à tout le monde de vendre du saucisson ou des tampons hygiéniques? [n'y voyez pas de rapports hein]
Eh oui les gars, avant ça, c'est des heures de boulot, de répétitions, de travail, de nuits blanches et journées noires!
Tous ces grands acteurs avant ça ont fait des choses pour agrémenter leurs CV, parfois démonstrateurs chez Carouf, parfois vendeurs sur les marchés, parfois défiler sur un podium (quand tu fais moins de 40kg)...
D'autre comme notre Alfred, à tourné quelques petites vidéos, certaines ont eu du succès sur le Youtube des années 50, (le cinéma pour les plus jeunes)
Et justement...

AUJOURD'HUI, DANS LA RUBRIQUE "J'AI TESTE POUR VOUS", J'AI TESTE POUR VOUS: LA CORDE !

Ce test est avant tout dédicacé à Mathilde, une fidèle lectrice qui m'a un jour demandé un test plus "technique" :)
Carl Lewis

Mes chers lectrices et lecteurs, aujourd'hui on va apprendre des choses...
Et pour apprendre des choses, quoi de mieux que de regarder un peu en arrière.
Quelque soit le domaine, c'est toujours bon de regarder ce qu'ont fait les maîtres avant nous.
Dans le sport, Usain Bolt à très certainement regardé la façon de courir des grands maîtres comme Carl Lewis ou Maurice Greene.
Dans la musique, Adèle ne chanterait certainement pas de cette façon si elle ne s'était pas un peu inspirée des grandes divas comme Maria Callas ou Céline Dion [pour faire plaisir à mes amis Québs].
Même dans la vie de tout les jours, je veux dire, si Nabilla à d'aussi gros seins et si peu de cervelle, c'est bien que la mère Ferrari [Lolo hein, pas la voiture] lui à montrée la voie!
Bref, le cinéma c'est aussi ça. Et les grands maîtres en question, ceux qui aujourd'hui, longtemps après leur disparitions font toujours parler d'eux, nous ont laissé un héritage intemporel dont nous allons toucher un mot.

Caméra à bobine
Mais d'abord, parlons technique...

Depuis le début du cinéma et ce jusqu’à l'arrivée du numérique, l'enregistrement d'images se faisait avec des caméras à bobine
Images par images, le cheval est en cours
En gros les images (la lumière) passant par l'objectif était directement "imprimée" sur la pellicule.
Cette pellicule en question possède des centaines de milliers de petites fenêtres vierges sur lesquelles viennent se "graver" les images. La caméra elle, fait tourner la bobine à vitesse constante de façon à ce que les images une fois projetées donnent l'illusion d'être en mouvement fluide.

Pour ce qui est de la bobine en question, sa largeur standard peut être de 8, 9 et demie, 16 ou 35mm suivant les caméras ou les projecteurs qui vont les "lire".

Il faut savoir que la durée d'une pellicule est très variable.
En fonction de l'époque, d'un film AVEC ou SANS le son, du nombre d'images par secondes que l'on veut obtenir à l'écran...
Sachant que pour un confort visuel minimal, il faut environ 24 images par secondes, sur une bande de 35mm soit une fenêtre de 16 sur 22mm (la plus couramment utilisée), je vous laisse donc la joie de calculer combien de mètres sont nécessaire à un film de 90min...
Diamètre de la bobine enroulée
En fait la longueur de la bande serait bien trop longue et donnerait un diamètre de bobine enroulée de près d'1 mètre...
Donc pour pouvoir rentrer dans les caméras, les bobines étaient standardisées à environ 12 minutes, soit 300m de pellicule soit 45cm de diamètre... [Ça vous fait rêver mesdames hein!]


Vous l'aurez compris, impossible de tourner plus de 12 minutes d'images avec une seule bande. Comme avec nos cartes mémoires actuelles limitées à quelques Giga-octets, pour filmer une même scène en continu, il faut changer la bande, et à l'image, le raccord se verra...

Mais... c'est sans compter le génie d'Alfred Hitchcock, qui à réussi à faire d'un défaut technologique, une force pour rendre son film encore plus immersif!
En 1948, sortait un film sur les écrans américains qui allaient apporter une petite révolution au cinéma.
"La corde" en plus d'être son premier film en couleurs est un film entièrement tourné en "plan-séquence".

Le "plan-séquence" est une manière de filmer une scène avec une seule et même caméra, sans coupure ni montage.
En gros, filmer en plan-séquence revient à filmer en temps réel, et avec un seul angle de vue exactement comme si le spectateur se trouvait dans la même pièce où l'action se situe.
La caméra peut bien sûr bouger pour dynamiser l'action (et surtout les dialogues) mais elle doit absolument filmer en continu.
Quant aux jeux des acteurs, mouvements de caméra et techniciens, TOUS doivent scrupuleusement respecter leur position, qui est en général marquée au sol pour être sûr qu'aucunes erreurs ne se glisse dans l'angle de la caméra sans quoi, TOUTE la scène devra être retournée!
Un bel exemple de tournage en plan séquence serait certainement ce clip des filles épicées (vous remarquerez que du début à la fin, la caméra n'arrête jamais de filmer):
Mais pour tourner les 80 minutes du film d'un seul trait et comme dit plus haut, avec des bobines de 12 minutes seulement, en donnant pourtant l’impression d'aucunes coupures à l'image, la ruse devait entrer en jeu.
En effet, pour ne laisser paraitre aucuns raccords d'un séquence à une autre, chaque fois qu'une bobine se termine, la caméra va se coller au dos d'un acteur ou un plan fixe de la pièce, plan reprit au début de la nouvelle bobine installée.
Résultat à l'écran, aucunes coupures, aucuns temps mort, et le temps continue de s'écouler parfaitement normalement.

Évidement, avant l'ère du numérique, peu de réalisateurs étaient capables de diriger un tournage aussi pointu.
Le film d'Alfred Hitchcock, "La corde" raconte donc une histoire en:
80min,
11 séquences quasi invisibles,
11 bobines de film,
3,3km de pellicules en 35mm,
et tout ça pour 1 spectateur, VOUS!

La Corde est tirée de la pièce de théâtre du même nom de Patrick Hamilton, elle-même inspirée d'un fait divers authentique: l'assassinat de Bobby Franks par Nathan Leopold Jr et Richard Loeb à Chicago en 1924.
Le film raconte l'histoire de Philippe et Bernard qui se débarrassent d'un de leur camarade, David suivant les théories de leur professeur Robert qui pense que les être supérieurement intelligent devraient avoir le droit de vie ou de mort sur les être intellectuellement moins gâtés. [Pour les prénoms, ce n'est pas une vilaine blague, vous remercierez la VF hein]. Sauf que Philippe et Bernard prennent aux mots leur professeur et assassinent avec une corde leur camarade. Et pour assoir leur suprématie, cachent le corps dans un coffre et invitent le soir même à diner la famille et la fiancée de David ainsi que leur professeur!

Pour rendre l'action et le suspense encore plus insoutenable, le film est tourné toujours dans la même pièce, en temps réel (le soleil se couchant progressivement sur New York en arrière plan) et la tension qui monte entre les acteurs est assez palpable pour vous faire dire "mais vas-y tu vas l'ouvrir ce coffre" ou "mais tu vas la fermer ta gueule Nabilla!" [euh..]

En conclusion, je vous conseil VRAIMENT ce film, car si la majorité des gens ne connaissent d'Hitchcock que "Psychose" ou "Les oiseaux", sachez qu'il y'a encore 60 autre chefs d’œuvre à voir!
Et puis si vous n'êtes pas convaincu par un vendeur de voiture, personne ne peut plus rien pour vous :)

Bande annonce!

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