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LES FIGURES DE L'OMBRE


Elle s’appelait Elsa...
Je m’en souviens encore comme si c’était hier.
Elsa c’était « l’intello » de la classe.
Elle s’asseyait toujours au premier rang, avait toujours le bras levé (comme Amel Bent) et pleurait quand elle avait une note en dessous de 15/20...
C’était incroyable, jamais je n’avais vu quelqu’un susciter autant de haine (et certainement autant d’admiration) dans une classe de CE2...
Moi, j’assistais à ça sans trop comprendre. En fait j’étais celui qu’on appelait le « cancre » ou, pour rester poli, le « peut mieux faire ».
C’est pas une technique de ouf de la part des profs ça franchement ? Le « peut mieux faire »...
C’est clairement l’équivalent d’un moche duquel on dirait « il est gentil » !
Bref.. Tous mes camarades se moquaient d’Elsa quand elle pleurait à cause d’une mauvaise note (15 je rappelle). Mais moi je décelais autre chose.
J’étais trop petit pour comprendre mais je savais qu’il y avait autre chose dans la tête d’Elsa.
Elle n’était pas seulement douée, elle était surdouée.
Et cette différence avait créé un décalage assez grand avec les autres élèves pour l’isoler complètement du reste de la classe.
La différence... C’est là toute la problématique...

AUJOURD'HUI, DANS LA RUBRIQUE "J'AI TESTE POUR VOUS", J'AI TESTE POUR VOUS: LES FIGURES DE L'OMBRE !

DE QUOI CA PARLE : 1961, la course à la conquête spatiale entre les Russes et les Américains est à son apogée !
Qui a la plus grande armée, qui enverra un homme en premier dans l’espace, qui a la plus grosse (ah non ça
c’est un autre film). Bref, les deux nations sont au coudacoude et à deux doigts de réussir leur mission.
Sauf que la NASA a une arme secrète : ses calculatrices !
Ce sont des femmes très douées en calculs et en maths qui sont chargées des simulations post-lancements.
Car non, dans les années 60, les ordinateurs n’existaient pas...
C’est donc le destin de trois d’entre elles que nous suivons, de leurs débuts à....
Ah oui, petite précision, elles sont noires (petit détail important, ça compte).

ET DONC ? : Sur le papier, l’histoire est dingue et qui plus est tirée d’une histoire vraie ! Dans une Amérique qui sépare les toilettes, les places de bus et les jours d’école entre les noirs et les blancs, une armée de femmes (déjà) noires (en plus), va participer à l’une des avancées technologiques et scientifiques les plus incroyables du monde.
-Bonjour, vous venez pour le poste de femme de ménage ?
-C'est grâce à moi si tu vas dans l'espace ducon...
Mais le film en lui-même reflète-il ce pitch ?
Et bien oui et non...
ATTENDEZ, ATTENDEZ !!! Je vous vois tous là en train de pester direct OH !
Commençons pas le oui d’abord.
« Les figures de l’ombre » est un très bon (et beau) film. Le fait qu’il soit inspiré de faits réels ajoute une couche de magie extraordinaire et rend les personnages d’autant plus attachants !
L’histoire est dingue et l’épisode assez méconnu de cette équipe de femmes savantes dans la réussite spatiale américaine est prenante !
Les acteurs sont crédibles et il n’est pas impossible que vous lâchiez une petite larmouchette durant les 2 heures d’aventure.
Non parce que... Pour en venir à l’évidente conclusion de l’histoire (je ne spoilerai même pas en vous disant qu’évidemment les Américains vont réussir leur mission d’envoyer un homme dans l’espace), le film perd beaucoup de temps à placer les personnages pour jouer sur le côté « touchant ».
Et ça commence dès le début (scène moyennement représentative de mon exemple mais importante car elle arrive dans les 5 premières minutes du film), où nos trois héroïnes sont en panne sur le bas côté de la route. L’une d’entre elles s’y connaît bien en mécanique auto mais est incapable de réparer la panne.
Elle essaye pourtant depuis un moment (la scène laisse présager que nos amies sont bloquées là depuis une bonne demi-heure), mais rien n’y fait.
Là, un agent de police arrive à leur hauteur et leur demande ce qu’il se passe.
Bref, je passe la partie du « bla bla bla vous êtes noires bla bla bla les papiers bla bla bla matraque dans le cul Théo-style » puis elles lui disent qu’elle bossent pour la NASA.
Là, le flic tient à les escorter et leur demande de suivre le véhicule de police (je rappelle que 2 minutes avant, la caisse des Destiny’s Child était down).
Et vous savez comment d’un coup de talon elle fait redémarrer la voiture par miracle ?
D’un coup de talon oui... comment vous avez deviné ?
Bref, cette scène n’est qu’un exemple de nombreuses autres qui traînent en longueur dans le seul but de placer les personnages. Ce n’est pas mauvais en soi mais on sent que c’est artificiel, et c’est dommage...
Il se passe la même chose plus tard avec la scène des toilettes ou du café (qu’on voit dans la bande annonce).
Autre fait un peu chiant-gnian (croisement entre chiant et gnian-gnian), une histoire d’amour qui ne vaut pas un bon « 50 Nuances plus sombres » entre deux personnages qui, à mon goût, à part faire gagner du temps et parler d’autre chose que de vaisseaux spatiaux n’est pas super utile.
"Who rules the world, GIRLS !"
En conclusion, même si j’ai l’air un peu sévère, j’ai quand même adoré le film.
Déjà, les films tirés d’une histoire vraie me plaisent et l’histoire relatée ici est vraiment passionnante.
Les acteurs sont tops et ça fait plaisir de revoir Kevin Costner (même s’il s’appelle Kevin).
Enfin, la musique entre vintage et moderne est bien rythmée et colle parfaitement au film !
Donc, allez voir ce film, porteur d’un beau message : derrière chaque grande avancée il y a un grand homme et derrière chaque grand homme il y a une grande femme, même si elle reste parfois dans l’ombre.

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