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LE MAJORDOME

«Tu vas vivre chez moi, je vais t’instruire et t’apprendre à servir pour que tu sois un bon nègre de maison.»
Après la mort de son père dans une ferme de coton, Cecil Gaines, un enfant de 10ans se voit recueillir par une vieille femme blanche pour y être élevé.
Élevé comme un enfant, élevé comme un jeune homme, élevé pour devenir un adulte mais aussi un bon serviteur, un bon «house nigger»… Cette femme ne le saura jamais, mais elle a élevé Cecil Gaines comme un homme qui va finir par changer le monde…

AUJOURD'HUI, DANS LA RUBRIQUE "J'AI TESTE POUR VOUS", J'AI TESTE POUR VOUS: LE MAJORDOME !

C'est pas "Lost" ici, y'a pas d'avion!
J’aime les films adaptés d’histoires vraies… Oui c’est vrai, c’est cool car on peut se dire que ce qu’on regarde est réellement arrivé (même si ce n’est qu’en partie). C’est cool aussi, on peut vérifier les faits par la suite et puis comparer avec le réel !
Mon dernier article portait sur «Vol 93», cet avion qui s’est soit disant écrasé dans les plaines à la place du Capitole des États-Unis, et ce, grâce à l’intervention des passagers qui se sont rebellés contres les pirates de l’air.
Les faits historiques sont là, le 11 Septembre 2001, le monde a bien vu les traces du crash dans la campagne américaine… Mais la polémique veut que personne n’a jamais retrouvé d’avion crashé… Et là, c’est le début du mystère, celui où le spectateur peut enquêter par lui-même !
Voilà pourquoi j’aime les films tirés d’histoires vraies.

Bref, revenons-en à notre film du jour.  "Le Majordome" raconte l’histoire de Cecil Gaines, un afro-américain qui, entre les années 50 et 80, fut l’un des majordomes de la Maison Blanche, et servit les sept présidents qu’elle a contenus. Durant cette période charnière de l’Histoire américaine, notre majordome a connu les évènements marquants qu’ont été  l’assassinat du Président Kennedy, Malcolm X et Martin Luther King, les Black Panthers, la guerre du Viet Nam ou le scandale du Watergate… Tout cela, de l’intérieur.
Eugene Allen, le vrai Cecil Gaines
Si le film commence par une introduction pour le moins «choc», elle a au moins le mérite d’être efficace en ce qui concerne la traite des Noirs dans les années 40… Les champs de coton, les maltraitances, les viols… et tout cela dans la plus pure légalité.
Comme le dit si bien le film, «L’Europe a connu des camps de concentration, inhumains et effroyables, mais n’oublions pas qu’en Amérique, ces camps existent depuis plus de 200 ans, ça s’appelle l’esclavage.»
_"Une petite pièce pour picoler?"
Passé le fait que, dans l’introduction, la mère de Cecil Gaines n’est autre que Mariah Carrey [et je l’avoue j’étais à deux doigts de décrocher franchement…], l’intrigue commence réellement avec l’apprentissage de notre héros à devenir un bon serviteur.
Les années passent et les ségrégations du sud des États-Unis sont de plus en plus soutenues.
Cecil fuit sont pays natal pour remonter vers le nord du pays où il est recueilli dans une pâtisserie où il apprendra le métier de majordome.
Débauché par le tyrannique majordome en chef de la Maison Blanche, Cecil va sans le savoir devenir un confident, un ami, et un pilier de plus dans le soutien de la cause afro-américaine !

Si le film jouit d’un casting d’acteurs talentueux (John Cusack, Robin Williams, James Marsden, Oprah Winfrey et l’incroyable Forest Whitaker), l’histoire qu’elle traite est loin d’être la plus jouissive des États-Unis. Et à ce titre, je dois avouer que verser sa petite larmouchette durant les 2h vous fait dire «putain sa mère, heureusement qu’il fait noir par ici, et pas seulement parce qu’il y en a plein à l’écran !»
Oui, vous l’aurez compris, ce film est beau, on frissonne du début à la fin, et ce pour les deux histoires qu’il traite !
D’un coté Cecil Gaines, père aimant mais dans un premier temps déçu par son fils, qui s’efforce de faire son travail au service des grands présidents américains pour nourrir sa famille.
Et de l’autre, son fils justement, qui en premier lieu donne l’impression de se marginaliser, de ne pas rentrer dans le moule de la société mais qui, au final, deviendra un membre influent des Black Panthers et du mouvement anti-ségrégationniste de la société puritaine étasunienne…

Les deux destins liés par le sang, liés par l’amour, finirons par être liés par le combat et l’avenir d’un pays, car finalement, chacun de leur coté, nos deux protagonistes vont changer… le monde !

Bon, alors le film a quand même un ou deux défauts…
-Déjà, les présidents sont tous très (trop) empathiques…
Franchement, je veux bien croire que la cause noire les on vraiment touchés et qu’ils ont tous, à leur niveau, contribué à abolir l’esclavage (oui Lincoln l’a surtout fait sur papier).
Mais là, on a juste envie de dire «wahou ils sont sympa quand même les Kennedy, et puis Nixon c’était un mec cool, et puis, et puis, et puis…» Alors qu’au final, c’était quand même pas mal une bonne brochette de fils de putes hein… Ce sont les États-Unis, ne l’oublions pas !

L'Amérique aujourd'hui...
-Ensuite, la fin…
Ce n’est pas la fin en elle même qui est mauvaise, elle est même très bonne [c’est bon ne paniquez pas je vous ai dit que je ne spoilais pas les films !], mais la façon dont on nous invite à penser que le travail de Cecil Gaines et son fils a payé lors de l’investiture du Président Obama.
Alors oui, ENFIN un homme noir à la tête de la Maison Blanche, oui ENFIN ! Mais là dans notre film, ça casse la baraque [Baraque>Barack, z’avez compris ?]
En effet, la fin se passe majoritairement en 2007 lors des élections, et franchement, je pense sérieusement que le film est carrément dédié à Obama… Tshirts, drapeaux, affiches… Bon, ça fait beaucoup quoi, alors qu’une fin plus suggérée aurait été tellement plus belle…

Enfin, je fais mon boulot de critique, je ne suis pas "réalisateur", juste "râleur" [ça s’écrit presque pareil hein mais sans le "é" et le " li" et le… oh puis merde vous avez capté quoi !]…
Évidemment, je ne puis que vous conseiller de courir voir ce film !
Il reste un film magnifique, une période de l’Histoire des États-Unis (et finalement une cause mondiale qu’est l’esclavage) très importante pour nous tous, et puis, en plus d’être instructif, pour une fois la Maison Blanche ouvre ses portes (au lieu d’exploser bêtement comme dans «White House Down» ou «Independence Day»).
Et puis, une Maison « Blanche » contenant un « Noir » qui finalement change la couleur du pays, mais jamais celle de sa maison…
Au bas mot, j’espère sincèrement, monsieur Obama, que ce film vous fera réfléchir…

Bande annonce!

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