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LA MARCHE

Je me souviens, quand j’étais au collège des cours d’Histoire-Géo !
J’étais très bon dans cette matière (celle-là et l’anglais en fait). Ces matières me faisaient voyager, m’évader (et j’étais secrètement amoureux de ma prof aussi, Madame Surin, un truc comme ça).
Bref, je ne suis pas là pour vous raconter ma vie. Là où je voulais en venir, c’est que j’ai de vagues souvenirs de mes cours de collège, et dans ces fameux livres d’Histoire, on apprenait pas mal l’Histoire de France et celle du monde. Logique me direz-vous.
Les grandes dates, les grandes guerres, les grands peuples, bref l’Histoire avec un grand « H ».
Il arrivait qu’on parle aussi de grandes personnalités ou de grands évènements. Mais bizarrement, ces grandes personnalités ou évènements n’étaient que trop rarement français.
Non, en fait, ils ne l’étaient jamais. Pourtant nous sommes en France que je sache…

AUJOURD'HUI, DANS LA RUBRIQUE "J'AI TESTE POUR VOUS", J'AI TESTE POUR VOUS: LA MARCHE !

Hommage à Ganesh2
(et un peu à Pasteur aussi)

Si en France tout le monde connait de grandes personnalités comme Pierre et Marie Curie, Louis Pasteur ou Gustave Eiffel ; de grands évènements comme la prise de la Bastille, les grandes guerres ou le début du Loft sur M6, certains évènements sont passés à la trappe dans les livres d’Histoire.
Pourquoi ? Pourquoi certains grands noms, certains grands jours, certaines grandes luttes ne sont pas enseignés à nos enfants ?



En 1983, dans une cité dortoir de Lyon comme il en existe (encore malheureusement) beaucoup en France, le jeune Toumi Djaïdja tenta de protéger l’un de ses amis, attaqué par un chien de la brigade canine de le police. Pour ce geste, Toumi reçut une balle, tirée à bout portant par l’agent de police.
Cette bavure qui, heureusement, n’a que blessé notre courageux jeune homme devint le symbole d’une lutte dans la cité des Minguettes.
Toumi, déterminé, à en finir avec ce racisme ordinaire, s’engagea dans un combat contre cette France qui rejette ses enfants sous prétexte qu’ils ne sont pas « d’origine ».
Ce combat, il l’a voulu pacifiste au possible, et, avec l’aide de son entourage, il décida d’organiser une rencontre dans les villes et villages de France pour mettre fin aux clichés, et tout ceci à pieds.
Le vrai Toumi Djaïdja (droite)
en 1983 lors de "La marche des beurs"
Vous l’aurez compris, comme Gandhi et sa « Marche du sel »*, le film relate le marche de Toumi et ses amis à travers la France profonde, cette France qui ne sort pas de son village, cette France qui n’a jamais vu sa partie colorée, métissée, mélangée, cette France qui ne s’est jamais regardée dans un miroir…
*[La marche pacifiste qu’effectua le Mahatma pour tenter d’obtenir l’indépendance de l’Inde vis-à-vis des Britanniques.]

« La Marche » sortira en salles le 27 Novembre (oui, j’ai eu le droit de le voir en avant-première héhé), pour les 30ans de cet évènement majeur de l’Histoire de France.
Le film réalisé par Nabil Ben Yadir est un pur bijou !
La réalisation est d’une justesse magnifique, les personnages sont pour le plupart inspirés des vrais protagonistes des évènements de 83 et jouent d’une manière si vraie qu’on s’identifie parfaitement à eux. Evidemment, le fait de pouvoir s’identifier facilement rend l’histoire encore plus touchante, et si la majorité du film est teintée d’humour (M’Barek Belkouk et Jamel Debbouze y sont pour beaucoup), le drame qui se déroule sous nos yeux est pourtant bien pesant !
Le racisme, la violence, les agressions autant physiques que mentales sont particulièrement insupportables, et ce, quelle que soit la couleur de peau du spectateur.
La détermination de nos héros pour surmonter les difficultés et aller au bout de leur objectif est telle que l’on se surprend à les encourager, assis confortablement dans le fauteuil du cinéma !
Pour revenir à la réalisation, le film tourné en 35mm (soit avec de vraies pellicules et non en numérique) ajoute une touche de réalisme au jeu d’acteurs qui forcément n’ont pas droit à un nombre illimité de prises par scène. Du coup, les dialogues ne sont ni surjoués, ni trop calculés, et forcement le spectateur se sent plus proche. L’impression d’être l’un de ces marcheurs en est d’autant plus grande.
Avec autant de marche, ON PUE!
J’aimerais aussi vous faire part de deux points particuliers que j’ai vraiment aimés dans ce film :
-Le générique du début : Et oui, les films au cinéma sont rarement gratifiés d’un générique. « La Marche » en possède un particulièrement réussi qui met en scène la France colorée d’hier à aujourd’hui (aujourd’hui jusqu’en 83 hein) sur la très belle chansons de Charles Trenet « Douce France », aux paroles plus qu’adaptées au film…

-La musique : Composée par Stephen Warbeck, le compositeur du film « Shakespeare in love », excusez du peu, est juste sublime ! Elle colle parfaitement à l’action, tant douce qu’énergique, elle accompagne très bien la trame tant comique que dramatique du film.
Vite, vite, le film sort bientôt!
Il est temps de conclure, et ma conclusion va être directe !
Vous DEVEZ aller voir « La Marche » lorsque le film sortira !
Pourquoi ? Parce que c’est une partie entière de l’Histoire de notre France moderne qui s’est jouée en Octobre 1983 à la suite des évènements de la cité des Minguettes.
Pourquoi ? Parce que malheureusement, ce n’est pas dans les livres d’Histoire que vous apprendrez pourquoi ou comment cette marche contre le racisme et l’égalité a débuté, et s’est terminée.
Pourquoi ? Parce que le film bénéficie d’un casting coloré, un casting métissé, un casting qui représente notre France comme on l’aime, et comme le cinéma reste encore bien hésitant à la montrer.
Pourquoi ? Parce que croyez-moi, j’ai rencontré l’équipe du film lors de cette avant-première. Leur détermination à faire connaître cette histoire, leur envie, leur sincérité à faire bouger les choses m’ont complètement touché.
Pourquoi ? Parce qu’aujourd’hui dans la rubrique « j’ai testé pour vous » : j’ai marché, pour NOUS. Faites-en de même.
Bande annonce!

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